Le soleil me réchauffait le dos tandis que je battais paresseusement des ailes. Venant tout juste de manger un écureuil grassouillet et assez idiot pour se promener juste devant mon bec, je me sentais repue tout en me sentant fatiguée d’avoir passé un long moment à voler tout de suite après un copieux repas et n’aurai pas dit non à une sieste. Mais pour cela je devais d’abord trouver un perchoir sécuritaire, ce qui ne devrait pas poser car j’avais entendu dire que de grands arbres trônaient près de la rivière. Je n’avais donc qu’à suivre le bruit de l’eau pour dénicher une branche solide et haute.
Ce fut donc en dormant déjà à moitié que je continuais de voler. Il faut avouer que pour quelqu’un comme moi, c’était une très mauvaise idée de ne pas disposer de toutes ses capacités lors d’un vol. C’est une erreur que certains payent très cher. Mais j’étais fatiguer et le grondement de la rivière était un son quasi-hypnotique...
Ce qui me réveilla fut les hautes herbes fouettant mes ailes. Ce qui était pour le moins étrange compte tenu du fait que j’étais supposé me tenir à plus de cinq mètres du sol. Mon premier réflexe fut d’ouvrir mes yeux pour voir ce qui se passait puis je me rappelais que je n’y voyais rien depuis cinq ans. Ceci m’étant revenu en tête, je me rappelais enfin ce que je devais faire pour éviter de ma retrouver à terre.
Je battis des ailes aussi puissamment que je le pouvais pour reprendre de l’altitude et réussi au bout d’un moment à atteindre une hauteur que je supposais suffisamment loin du sol et me posais sur la première branche venue afin de reprendre mon souffle et de me maudire en silence. Ce n’est qu’une fois posée que je remarquais que je n’étais pas seule.
Loup, cheval ou oiseau? Le bruit de respiration qui m’avait alerté n’était pas assez puissant pour provenir d’un cheval et n’était pas accompagné de l’odeur caractéristique de l’haleine d’un loup. Oiseau donc, mais pas un martin-pêcheur, car sinon je n'aurai surement pas entendu sa respiration aussi clairement. Quand à savoir si c’était un noctès ou un autre corbeau, il faudrait attendre un peu. Maintenant que j’avais repéré sa présence je ne pouvais pas me permettre de l’ignoré sous peine de passer pour une impolie alors que j’étais et serais toujours d’une parfaite politesse. Je me devais donc de saluer celui (ou celle) que j’avais dérangé.
- Bonjour inconnu. Je me présente; Morrigan. Veuillez m’excuser si je vous aie déranger par mon entrée… remarquée.
Sam 3 Avr - 10:21