Amalgame - Loup

Le pelage d'Amalgame est brun. Il varie du brun profond à l'ivoire pur sous son cou et son ventre, qui redescend jusqu'à ses pattes fines. Bien fourni, il le protège des coups et morsures. Ses yeux, d'un brun tout aussi intense que son pelage, reflètent la profondeur de son regard tout autant intimidant, bien qu'il en faille plus pour effrayer les autres loups. C'est un loup de carrure de taille moyenne, tout en muscles mais pas en muscles proéminents. Ils sont présents, mais discrets sous sa fourrure épaisse et très soignée. Fin, il n'en est pas pour le moins faible, mais il semble plutôt taillé pour la course. En effet, il est capable d'atteindre une grande vitesse lorsqu'il s'abandonne totalement à la puissance de ses longs membres. Son corps est souple et fait preuve d'une agilité surprenante, son dos se tend et se détend suivant le mouvement de sa ligne équilibrée, sa tête se positionne dans un bon axe, et il rayonne de santé. Jeune, il est vif, à l'écoute de la nature et de ces signes qui ne trompent pas. Ses sens sont toujours en action, il ne manque pas d'user de toutes ses capacités physiques.

Aucune.

Ce loup brun que nous connaissons si mal est particulièrement délicat. Que ce soit dans chacune de ses actions qu'il exécute, il le fait avec toutes les précautions maniaques d'un tueur. Il veut d'une perfection maladive. Amalgame se cache derrière des masques, tous différents aussi nombreux qu'ils soient. Ces masques de pierre ne sont jamais les mêmes. A usage unique, il s'en débarrasse aussi tôt qu'il s'en soit servi. Mais ces masques incassables qui le recouvrent chaque jour, chaque heure, à chaque instant, finissent par absorber sa propre personnalité, s'il eut fallu qu'il en possède une propre, véritable et personnelle. Il est perdu, ne sait pas qui il est réellement. Absorbée par cette folie, cette exigence de vouloir être toujours plus, sa personnalité s'efface, et toutes ces autres roues de secours qui se changent peu à peu en armes. Cette tare qui se manifeste en créant toujours plus de masques, de couleurs et matière différentes les une des autres. C'est un cercle vicieux ; le serpent a mangé sa queue. Il n'en sortira jamais avant d'avoir retrouvé ce qui a été perdu. Mais vous, vous ne sauriez jamais qui il est véritablement. Il ment, agresse, chagrine et fuis, autant qu'il affronte, brave, pleure et ris. Il ne laisse rien transparaitre, et ses vraies émotions n'en sont pas. Il ne ressent rien, plus rien et ne ressentira plus jamais rien. Après toute cette vie affreuse, difficile, complexe, Amalgame est arrivé à en déduire qu'il n'est rien, qu'il n'est personne. Il ne sait pas qui il est, il ne sait pas comment il est ni même comment juger son comportement. Égoïste, presque égocentrique, le loup ne prend pas le temps d'observer les autres, ou tellement qu'il n'est même plus capable de poser une comparaison. Son comportement ne se reflète jamais dans celui des autres. Personne n'est comme lui ou une de ses nombreuses facettes. Son comportement n'est ni exemplaire, ni respectueux, ni rude, ni malpoli. En fait, il n'est rien, mais tout à la fois. Sa vie est loin d'être une longue rivière tranquille. Immense fleuve agité aux eaux troubles, cette vie folle est un jeu, un immense jeu dans lequel vous autres êtes les pions. Vous n'êtes, selon lui, ici dans un seul et unique but : lui et son jeu terriblement amusant. Ou du moins, distrayant, d'un humour bien particulier, sadique à souhait. Ce jeu qui s'appelle la Vie est bien cruel. Méfiez-vous, et s'il vous demande de participer, prenez vos jambes à votre cou.

Terminer la première partie de ce jeu le plus excitant de toute sa vie.