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 Non, je ne regrette pas. [Winter]

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Sujet: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

    La vie, avec des si.

    Ce soir, c’était l’orage avait décidé de cracher sa colère sur le jeune mâle sombre, qui semblait tenter de se faufiler entre les gouttes, sans franc succès néanmoins. Trempé, le pelage du jeune mâle dégoulinait de toute part, et le froid, plus mordant que jamais cette nuit là, lui glaçait les os. Un peu piteux, mais agile, le grand mâle avait traversé la forêt, contournant les lacs, une vieille cascade hurlant sa fureur jusqu’à ses fines oreilles. A présent, la nuit était tombée, plongeant chaque recoin de la forêt dans une pénombre angoissante, tantôt éclairée d’éclairs dangereux. Haletant, trottant comme si sa vie en dépendait, Djamay atteignit ces grottes qu’il connaissait si bien, pour être venu s’y réfugier durant son enfance des centaines de fois. Aujourd’hui, elles semblaient plus petites, mais également moins accueillantes. Quelque chose qu’il était venu chercher avait disparu, et un creux impressionnant se ferma au cœur de sa poitrine.

    Le jeune mâle arpenta de fond en comble la caverne, avant de se laisser tomber contre l’une de ses parois, soupirant telle une âme en peine. Il attendit le sommeil, s’énervant parfois à l’absence de celui-ci. Mais quand enfin le tonnerre s’éteignit, l’inconscient du grand mâle le ramena des mois en arrière. Ou pas exactement.

      Toujours cette même plaine aride. Toujours ces jappements, toujours ces hennissements. Encore et toujours ces corps, transformant cette plaine en un véritable cimetière. Et de nouveau, je suis là, face à toi, grand Gold. Tes sabots cachent, l’espace d’une seconde, le soleil furieux de ce début d’après midi. Mon cœur cogne dans mon poitrail, et ses échos me disent de ficher le camp, que rien ne vaut la peine que tu m’abattes, aujourd’hui. Je sais, je le sens, je vais céder. Je me vois déjà abandonnant lâchement celui qui fut mon guide, mon Alpha, et mon père. Et pourtant, cette fois je reste. Je reste, et sur moi s’abattent tes puissants sabots. La lumière s’éteignit rapidement, je n’eus pas mal. C’était facile, tellement plus simple que de vivre. Et puis, une voix dans ma tête, comme un dernier écho de la réalité :
« Et toi, Djamay, aurais-tu choisi la mort, pour honorer les tiens ? »
      L’image d’une louve au pelage lunaire remplaça ces visions funestes. Une image douce, agréable, qui m’accompagna jusqu’à la fin.


    Soudain, le grand mâle se réveilla, haletant de nouveau, le regard affolé. Le calme de la grotte, la tempête au dehors, le froid qui lui mordait les os, tout cela fut plus réconfortant qu’il ne l’avait imaginé. Parce qu’au fond, il n’était pas sur que s'il était amené à revivre cette situation, il aurait eu le courage de dire à Dieu à Winter.
Non, je ne regrette pas. [Winter] EmptyMer 3 Mar - 8:00
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

    Je trottinais agilement, en foulées vives et rapprochées, pour éviter la pluie. Toutefois, malgré tous mes efforts, mon poil dégoulinait d’eau salie, et le froid mordait mon corps. Mon coeur battait à tout rompre dans ma poitrine, alors que la fatigue le rejoignait doucement.. L’orage grondait fort, au dessus de ma tête, et les éclairs fouettaient le ciel de leur rage intarissable. Le sol était rapidement devenu boueux, et difficilement praticable. Je longeais la grande Cascade de Cristal, plus furax que jamais sous cette pluie abondante. Des gerbes d’eau giclaient ici et là, en un rythme irrégulier, ne trempant que plus ma fourrure déjà imbibée. Je perdais parfois l’équilibre, glissant sur une flaque vaseuse. Mon pelage d’un blanc pur était maintenant malpropre, taché et ruisselant. Lors de cette nuit sans Lune, seules les timides étoiles m'indiquaient où commençait le ciel. Un hululement rageur s’éleva dans le ciel, suivit de battements d’ailes coléreux et violents. Devant moi apparurent enfin les Cavernes Abandonnées, lieu à l'abri des intempéries. Je me glissai à l'intérieur de l'une d'elle, haletante, et ne tardai pas à m’écrouler sur le sol froid. La grotte dans laquelle je me trouvais était sûrement la plus chaude de toutes, simple galerie de pierres longeant la plus grande des cavernes. Je frissonnais souvent, les mâchoires serrées, attendant le sommeil et le monde des chimères.

    Une odeur familière me tira soudain de ma rêverie. J’ignorais combien de temps j’avais dormi, mais la pluie battait son plein, inondant tout sur son passage. Je me redressai lentement, les yeux endormis et l’esprit brouillé. Étais-ce une bonne idée d’aller rejoindre celui que je savais si proche ? J’hésitai longtemps, et fini par sortir de ma cachette, sous la pluie glacée. Un vent puissant soulevait mes poils encore humides, qui ne tardèrent pas à se retrouver de nouveau dégoulinant. Je me dirigeai vers la plus grande des grottes, indécise, et stoppait ma marche juste devant l’entrée. Djamay se trouvait là, les yeux clos et la tête posée sur ses pattes noires. Posant sur lui un regard doux et bienveillant, je m’approchai légèrement, et entrai dans la grotte, sans pour autant le réveiller. J’attendis longtemps, ajustant ma respiration à la sienne, posée, régulière. Le minutes passèrent, puis peut-être les heures. Le vent et la pluie se calmaient légèrement au dehors, avec l’avancée de la nuit. Soudain, le grand mâle se réveilla, ce qui m’arracha un sursaut. Il haletait, l’air affolé. Je reculai vers le fond de la grotte, surprise.

      « Djamay.. ? », murmurais-je.

    Pendant un court instant, il me parut fragile, abandonné. Moi qui me plaignais de ma vie, elle n'était rien face à la sienne. Il n'avait jamais eu personne, pas un regard. Et c'était de ma faute. J'avais volé son enfance, volé les années de bonheur auxquelles il aurait du avoir droit.
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

    Comme sortie tout droit de ses rêves, jeune louve à l’aura angélique, tu étais là. Tes yeux, bleus océan, dans lesquels il faisait bon de se plonger le fixaient avec une intensité nouvelle. Sa respiration resta en suspend, tandis que toute son âme s’imprégnait de ta bienveillance et de ta douceur. Tu n’étais peut-être que ce que son imagination venait de produire, mais tu semblais si réelle. Chacun de tes traits avaient cette même délicatesse, cette même beauté absurde qui le prenait aux tripes à chacune de tes apparitions. Beaucoup de choses chez toi l’irritaient, jeune Alpha. Ton calme, ta sérénité en toute circonstance. Tes mots, toujours d’une justesse implacable. Tes regards, doux et bienveillants, même quand il t’insultait. Pourquoi tant de gentillesse, pour quelqu’un qui ne le méritait pas ? L’angle de sa nuque se brisa, ses yeux d’argent s’éteignant dans l’obscurité.

    « Djamay.. ? »

    Le grand mâle frémit. Il avait accepté. Il avait accepté le fait que tu étais à sa place. Il avait accepté le fait que son père t’avait toujours aimé bien plus que lui. Il avait accepté, également, le fait que tu es une Alpha comme il n’en a jamais eu, et comme il n’en aura jamais plus.

    « Winter... »

    Il se releva, les éclairs faisant luire ses yeux d’acier l’espace d’une seconde. Parce qu’il te devait le respect que tu méritais, il inclina légèrement la tête. Plus près, ton pelage semblait sale, encore dégoulinant d’une eau impure. Pourtant, il ne t’avait jamais trouvée plus touchante et plus troublante qu’à cette seconde même. Il détourna le regard, voulant oublier ce malaise qui l’avait pris.

    « Tu as l’air d’aller bien... »

    Djamay frissonna en repensant à ce jour, où il t’avait appelée, pour te jeter aux griffes d’un puma. Parce que tu étais cette louve qui l’irritait au plus haut point, tu étais venue. Tu n’avais pas réfléchi et tu avais serré les dents aux coups que tu recevais. Tout ça pour lui. Tout ça parce que sa vie importait plus pour toi que la tienne.

    « Il a quelque chose que tu dois savoir... Parce que tu dois tout savoir des tiens... »

    Il détourna les yeux, serrant les mâchoires avec une force impressionnante. Il sembla réfléchir à la façon de te le dire. Il aurait pu tout te lâcher en s’en fichant. Mais ce serait se mentir à lui-même. Parce que depuis peu, le regard que tu portais sur lui était important.

    « Je comprendrais que tu ne veilles plus de moi dans tes rangs, après ça. Tu n’auras qu’à le dire. Je me ferai un plaisir de m’en aller... »
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

    Le grand loup pris conscience de ma présence, plongeant son regard de Lune dans le bleu de mes yeux. Sa respiration se fit moins saccadée, et le silence était tel que j’aurais pu entendre les battements de son cœur.. Il m’aurait suffit de fermer les paupières, mais je fixais le Guerrier, troublée et inquiète. Djamay frémit légèrement, peut-être à cause du froid, et il inclina la tête, respectueux.

      « Winter... », souffla t-il.

    Il se redressa lentement, et son regard sembla de glace, sous la lueur des éclairs. Je retenais quelques frissons, l’eau gelée et salie dégoulinant parfois le long de mon corps. Le silence était pesant, inquiétant. Soudain la voix du mâle le brisa, douce et puissante à la fois, m'arrachant un frémissement. Tu as l’air d’aller bien.. Il portait en lui le pouvoir de l’alpha, une autorité naturelle qui incitait au respect. Un pouvoir que je n’exercerais jamais sur sa personne. Je savais que tout ce que j’envisagerais pour lui, il le rejetterait et le détruirait sans scrupule. Alors autant se rendre à l’évidence : il n'était que poussière, visible, mais insaisissable. Ces mots me ramenèrent quelques temps plus tôt, sous la chaleur brûlante du Canyon, en proie aux griffes acérées du grand fauve.. Le hurlement de Djamay me revint clairement en tête, ainsi que son image.. Son corps ensanglanté, et entaillé de profondes griffures.. Je reculai légèrement, en un mouvement de dégoût. Quelle alpha étais-je, pour permettre de telles blessures à un membre de ma meute ? Je soupirai, honteuse. La voix de Djamay me rappela à lui, me figurant sa présence.

      « Il a quelque chose que tu dois savoir... Parce que tu dois tout savoir des tiens... »

    Le loup noir détourna les yeux, et ses mâchoires se serrèrent violemment, visiblement. Il sembla réfléchir longtemps, et je me préparais à tout, consciente que ces mots n’étaient pas à prendre à la légère. Maintenant aussi inquiète que troublée, j’attendais la suite, mes ses paroles ne vinrent que plus tard.

      « Je comprendrais que tu ne veilles plus de moi dans tes rangs, après ça. Tu n’auras qu’à le dire. Je me ferai un plaisir de m’en aller... »

    Qu’avait-il fait de si grave, pour penser à un tel acte de ma part ? Je reculai d'un pas, maintenant, mes oreilles se tournant légèrement vers ma nuque. Les secondes passèrent, sans pour autant m’apporter de réponse. Ne supportant plus ce mystère, stressée à en trembler, j'exigeai une réaction.

      « Parle Djamay, murmurais-je. N'aie pas peur de ma réaction. »

    J'avais ajouté ces mots, parfaitement consciente que dans tous les cas, ma réaction lui importerait peu. Je me ferai un plaisir de m’en aller... Mes lèvres se pincèrent. Il était hors de question qu'il s’en aille. Non.
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

    Tu attendais, patiente. Et plus son regard te fixait, plus sa certitude et son audace se dissipèrent. Pourquoi vouloir tout te dire ? Existait-il encore quelque chose qui pouvait plus ternir son image auprès de toi ? Oui. Oui, il y avait une chose dont il avait honte, plus que tout. Un acte de lâcheté sans pareil. Il n’y avait aucune excuse à lui donner, aucune pitié à avoir. Djamay n’était pas encore gâteux, il était même jeune et en parfaite possession de ses moyens. Et rassembler son courage aujourd’hui ne rattrapera pas les erreurs d’autrefois. Mais au moins, tu le verrais enfin comme il était vraiment. Dans son esprit se dessinèrent déjà tes traits, outrés et déçus, qui suivront ses mots. Il détourna les yeux, chassant cette image insoutenable. Quelque chose avait changé dans sa façon de te voir. Il n’y avait plus de haine, plus de colère. Il avait juste une jalouse néfaste, pour lui comme pour toi, et une affection protectrice surprenante venant de lui.

    « Seven est mort... »

    Il fut incapable d’en dire plus. Il recula, comme pour remonter le temps, et n’avoir jamais prononcé de tels mots. Mais tes yeux d’azur le fixaient toujours, avec une intensité qu’il ne pouvait ignorer. Il ferma les yeux, comme pour se remémorer chaque détail. Il se revit alors devant Seven, celui qui fut ton Alpha, et qui fut ton père, à toi aussi.

    « Ce jour-là, Winter, j’étais avec Seven... J’étais devant Gold, quand il m’a rejoint. Alors Gold s’est levé, et j’ai vu ses sabots, qui me réduiraient en bouillie sans me laisser la moindre chance... »

    Réprimant une moue de dégoût, Djamay n’ouvrit pas les yeux, les images défilant les unes après les autres dans sa tête, avec une exactitude douloureuse.

    « J’ai fuis. J’ai fuis tant qu’il était encore temps, et ce n’est pas moi que Gold a frappé... »

    Sachant que tu avais compris ce que cela sous entendait, le grand mâle ouvrit légèrement les yeux, l’orage grondant sa fureur, les éclairs illuminant à maintes reprises la grotte. Il recula de nouveau, les oreilles contre sa nuque, ne croisant plus ton regard, refusant d’affronter ce qu’il s’y lirait.

    « Si j’étais resté, Winter, tu aurais Seven en face de toi, aujourd’hui... »

    Il ne put s’empêcher de fixer une dernière fois tes yeux si particuliers. Comme s’il voulait imprimer leur image au plus profond de sa mémoire, convaincu que ce serait la dernière fois qu’il y verrait une lueur aussi douce et bienveillante. Il était désolé. Désolé de t’avoir pris celui que tu aimais tant. Désolé que tu sois malheureuse, à cause de lui. Désolé d’être comme il était, et non pas comme tout le monde voulait qu’il soit. Déteste-le, belle Winter, mais au moins ne l’oublie pas. Qu’il sache au moins, au plus profond des ténèbres qu’était sa vie, qu’il avait un jour compté pour quelqu’un.
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

    Comme pour s'ajouter à l'atmosphère lugubre, la tempête au dehors s’intensifia soudain, les éclairs déchirant le ciel de leur haine dangereuse. Le vent soufflait par bourrasques, entraînant avec lui la pluie épaisse et glacée. La voix du grand mâle retentit toutefois, plus forte que tout le tonnerre du monde.

      « Seven est mort... », annonça t-il.

    Mon coeur se serra férocement, et ma respiration se fit difficile. Ce simple nom.. Je fixai le guerrier, d’un air tendu, avide d’entendre la suite, même si elle était brutale.. Il recula de quelques pas, et ses yeux se fermèrent. D’une voix murmurante, il continua, envoyant une nouvelle décharge de mélancolie à travers mon esprit.

      « Ce jour-là, Winter, j’étais avec Seven... J’étais devant Gold, quand il m’a rejoint. Alors Gold s’est levé, et j’ai vu ses sabots, qui me réduiraient en bouillie sans me laisser la moindre chance... »

    Je compris immédiatement où il voulait en venir, mais j’espérais me tromper de tout coeur. Etait-il possible qu’il.. Non. Je rejetai ces pensées, n’acceptant pas des jugements si hâtifs et sévères. Mes oreilles se plaquèrent toutefois complètement sur ma nuque, et mes lèvres se pincèrent fortement, signes d’une agitation violente.

      « J’ai fuis. J’ai fuis tant qu’il était encore temps, et ce n’est pas moi que Gold a frappé... »

    Mon coeur oublia de battre, pendant une fraction de seconde. Djamay ouvrit les yeux, mais leur éclat d’argent me sembla soudain vil, maléfique. L’orage lança un avertissement, dans le ciel nocturne, écho de la colère et du dégoût qui s’insérait peu à peu en moi. Mon rêve me revint en tête, Djamay, allongé sur le sol, sanglant.. Mais pas Seven. Les oreilles du loup se plaquèrent sur sa nuque, et son regard s’effaça, quittant mon champs de vision.

      « Si j’étais resté, Winter, tu aurais Seven en face de toi, aujourd’hui... »

    Il jeta un rapide coup d’oeil dans ma direction, mais rien dans mon être ne lui était adressé. Pendant un instant, la colère bouillonna en moi, et un mot de plus m’aurait suffit.. A cet instant précis, j’aurais pu le tuer. Mais, la raison fut plus forte que la haine, plus forte que le dégoût. Me redressant, relevant la tête au plus haut, je fixai le grand mâle d’un regard dédaigneux.

      « Pars, Djamay. », soufflais-je.

    Je ne le chassais pas de la meute, mais j'avais besoin d'être seule. Je n’attendis pas son départ, et ma nuque se brisa, au rythme de mon corps qui lui tournait le dos. Il avait abandonné.. Abandonné son sang, son alpha. Abandonné le Roi. Était-il parti ? Peu importe. Je m’affalai au fond de la grotte, détruite, le cœur en vrille, la respiration plus difficile encore que jamais. Mes yeux me brûlèrent, et une larme s'en échappa, sans même que je ne la cache. J’aurais eu l’air pathétique, en d’autres circonstances, et ma fierté m’aurait fait ravaler ces émotions stupides.. Mais cette nuit.. Djamay était peut-être toujours ici, mais quoi qu’il ai pu voir je n’arrivais pas à oublier ses mots.
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

    Djamay n’aurait pas du rester. Il aurait du partir, sans voir ta réaction, sans entendre tes mots. Il aurait du courir aussi vite que ses pattes le lui auraient permis. Pour éviter de voir ça. Tes traits se transformèrent au fil des mots. Tes yeux si doux autrefois avaient pris une teinte dédaigneuse qui ne leur allait pas. Le loup d’ébène s’efforcait de détourner son regard, de ne garder de toi que ce que tu lui avais toujours montré. Tout en toi semblait à présent le repousser, de tes muscles bandés à tes yeux glacials. L’atmosphère, si c’était encore possible, devint plus électrique quelle ne l’avait jamais été. Le guerrier se courba sous le poids des reproches que lançaient tes yeux, et sous la puissance de seulement quelques mots.

    « Pars, Djamay. »

    Le cœur du grand mâle cogna violemment contre ses côtes, puis se fit silencieux, comme éteint. Le mâle d’ébène ne sut même pas réagir, et il demeura assis en face de toi, jeune Alpha. Ses pattes refusaient de faire le moindre mouvement, son cerveau marchait au ralentit, repassant comme un enregistreur ces deux mots dévastateurs. La vie de Djamay était semblable à un bâtiment branlant. Un bâtiment n’ayant jamais eu des fondations des solides, mais dont aujourd’hui, les piliers s’étaient brisés, laissant libre cours à sa chute.

    Soudain tu te retournes, tu t’éloignes sans lui adresser un regard d’à dieu. Lui reste là, encore incapable d’entreprendre le moindre mouvement. Seuls ses yeux d’argent suivaient chacun de tes mouvements. Ta nuque s’était brisée dans un mouvement d’une tristesse dont il n’imaginait même qu’à peine l’ampleur. Une tristesse que la sienne n’équivalait probablement pas. Pour l’instant, seule une honte méritée le dévorait, certainement semblable à celle que tu éprouvais de lui. Peu à peu tu disparaissais dans les ténèbres, l’abandonnant comme lui avait abandonné l’Alpha. Seule ta respiration lui parvenait encore, étrangement difficile. Contre son gré, son cœur se serra, mais il ne bougeait toujours pas, se fondant dans l’obscurité de la grotte.

    Jusqu’à cet instant. Cet instant où ses muscles se mirent en mouvement sans son autorisation, le portant vers toi sans aucune hésitation. Ton pelage clair était visible, encore faiblement éclairé par les éclairs. Tu étais là, couchée. Winter, pour la première fois tu lui semblais plus vulnérable, fragile et brisée que jamais. Tout ça de sa propre faute. Il se pencha légèrement vers toi, son museau se perdant dans les poils de ta nuque.


    « Je t’en prie, Winter, ne m’en veux pas trop longtemps... »

    Il se dégagea alors, t’adressant un dernier regard, sans aucune émotion. Il aurait voulu dire tellement de choses. Il aurait voulu t’expliquer combien il s’en voulait, combien il était désolé. Il aurait voulu t’expliquer que s’il avait pu, si cela aurait pu te rendre heureuse et faire renaître au fond de tes yeux ce bonheur qu’il aimait tant, alors il aurait remonté le temps, et il aurait laissé les sabots de Gold le briser.

    Mais les mots n’étaient pas suffisants. Ils ne ramèneraient pas Seven. Ils n’effaceront pas la déception qu’il a causée, ni même la tristesse qu’il a réveillée. Mais alors il ne pouvait rien faire. Seulement poser les yeux sur toi, impuissant. Une dernière fois, avant de se détourner, et de s’en aller. Enfin. L’orage grondait encore, plus présent que jamais, déversant des litres d’eau sur le grand mâle, maigre punition pour des erreurs si graves...
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

    Le museau du grand loup s’immisça dans mes poils trempés, et son souffle chaud me parvint, réconfortant malgré le reste.

      « Je t’en prie, Winter, ne m’en veux pas trop longtemps... », murmura t-il.

    Son chuchotement m’arracha un frisson. De haine, de douleur, de dégoût.. Je n’en savais rien. Il se dégagea et s’éloigna, sans un mot. Ses pas se firent de plus en plus étouffés, jusqu’à disparaître complètement. Je restais là, incapable de penser, incapable de bouger. J’aurais voulu me figer, devenir pierre.

    Les secondes passèrent, lentement, et j’écoutais la pluie et le vent violent, sans même saisir le sens de leur colère. Il me semblait que plus rien en moi ne vivait, plus la moindre émotion. Mis à part les remords. Si quelques mois plus tôt, on m’avait demandé de choisir entre Seven et Djamay, mon choix aurait été à l’Alpha. J’aurais avoué qu’aucune vie n’équivalait à celle de mon chef.. Le second n’était alors qu’un murmure entre les arbres, une ombre parmi les ombres. Mais aujourd’hui.. Il avait été là, il avait su changer. Après tout, sa vie valait-elle moins que celle de Seven ? Non. Plus à mes yeux. Plus aujourd’hui . Mais.. Une telle trahison.. Ils auraient pu s’en sortir tout deux. Le père et le fils, côte à côte sur le même chemin.. Je secouai la tête. Rien qu’une utopie. Il n’y avait pas assez de place pour deux loups de leur sang sur cette terre, aussi immense soit elle.

    Tournant la tête vers la sortie, j’examinai la grotte, espérant la présence du loup d’ébène.. Mais il n’était plus là. Je me redressai rapidement, et mon cœur accéléra, comme pour rattraper le temps précieux déjà perdu. Sans même réfléchir, je quittai la caverne d’un bond, le corps en proie aux gouttes d’eau glacée. La terre n’était plus que boue, le paysage ravagé. Cherchant frénétiquement un regard argenté, le cœur en furie, je me dirigeais au hasard vers les autres cavernes, sans pour autant l’y trouver. Les éclairs claquaient dans le ciel d’encre, et le vent sifflait à mes oreilles ses plaintes déchaînées. Je humai l’air, à la recherche d’une odeur, fouillai le sol à la recherche d’une trace.. Mais la pluie supprimait tout. Elle effaçait le grand loup noir.. Mes pattes filèrent sur le sol, à gauche puis à droite, à une vitesse étonnante. Sans la moindre difficulté, j’esquivais souches et racines, gardant un contrôle parfait de mes membres et de mes muscles.

    Après de longues minutes de course, mon regard d’azur se posa sur l’ombre noire, avançant la tête basse, sous cette pluie glaciale. Je stoppai net, et fixai le Chef guerrier, les oreilles rabattues sur ma nuque trempée. Dévorée de honte, je ne me montrai pas, immobilisant mes prunelles sur sa démarche fatiguée. L’angle de ma nuque se relâcha, et j’avançai lourdement, les yeux mi-clos. Arrivée à quelques pas derrière le grand mâle, mes muscles se bloquèrent, refusant d’aller plus loin. Je soupirai, ne sachant comment réagir.. Le temps semblait avoir arrêté sa course. Je l’avais enfin rattrapé. Plus la peine de courir..

      « Djamay.., murmurais-je. Je suis désolée.. »

    Je redressai la tête, le regard vide et dépité. Mais pas à cause de lui.. J’étais déçue de moi.
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

    Pars, Djamay, semblait hurler l’orage à ses oreilles. Il évoluait dans un trot nerveux et vif, un peu mécanique, tête basse. Des trombes d’eau lui tombaient sur le crâne, semblables à des murs infranchissables, qui pourtant s’avouaient vaincus à son passage. Et entre chacun de ses murs, derrière chaque goutte d’eau, se cachait ton image. Le fantôme d’une louve qui lui avait tant donné sans attendre en retour. Une louve qu’il avait déçue en quelques mots. Jamais il ne pourrait oublier ce qu’il a vu dans tes yeux ce jour-là.

    J’ai mal, petite Winter. Mal parce que je ne pourrais t’oublier. Ni cette odeur qui se dégage sur ton passage, ni l’éclat azur de tes yeux. Je ne pourrai oublier cette beauté absurde qui était la tienne. Tu ne pouvais pas t’encrer si profondément en moi, dans ma chair et dans mon sang, dans ma tête et dans mon cœur. Puisque je dois partir, alors vas-t-en aussi. Fuis mes pensées. Fuis le vent, l’orage et la pluie. Tout ici me rappelle ta présence, tes murmures et ton contact. Je t’en prie vas-t-en, laisse moi vivre en paix. Ou alors reviens, et ne pars jamais.

    Ce fut trop. Plus qu’il ne pouvait en supporter. Il s’arrêta brutalement, l’eau sale de son pelage dégoulinant à ses pattes. L’angle de sa nuque brutalement se brisa, et son museau se leva vers les cieux. Un hurlement monta du plus profond de son être, implorant les dieux de lui venir en aide. Les implorant, de l’emmener enfin.

    Je n’ai plus ma place. Je ne suis pas plus un guerrier que tous les autres. Tu n’as pas besoin de moi, ils n’ont pas besoin de moi. Oui, je veux partir, belle Alpha. Je veux m’en aller, là où tu ne risques plus de me trouver. Tu seras en paix, et je n’aurai plus l’impression de vivre la vie de quelqu’un d’autre.

    Le grand loup se tut, s’asseyant sans délicatesse sur le sol glacial et trempé. La tête penchée vers le sol, ses yeux étaient fermés. Il finit par se coucher, la tête sur les pattes avant, soupirant longuement. Ses yeux étaient toujours clos, et il aurait été difficile de savoir s’il dormait ou non.

    Tu es là. Tu es là, ton pas pressant t’ayant trahie à mes fines oreilles. Vas-t-en. Ne t’en fais pas, je ne viendrai plus t’ennuyer. Je vivrai dans l’ombre, comme je l’ai toujours fait. Si vivre est encore possible. On ne vit pas, quand seul la honte et les regrets coulent dans vos veines. On ne peut vivre, tout en sentant posés sur vous des centaines d’yeux dédaigneux. On ne peut vivre, avec au fond du cœur, la sensation qu’on aura pour vous une éternelle rancœur.

« Djamay..., murmuras-tu. Je suis désolée... »

    Ta voix lui arracha l’habituel frémissement. Mais plus encore que ta voix, ce fut tes mots. Djamay releva la tête, ses yeux d’argent se posant sur toi, faible lueur dans la nuit noire. Il se releva, demeurant immobile, dans une posture plus menaçante qu’amicale. Pourquoi être revenue ? Pourquoi être désolée ?

    « Je ne comprends pas... »

    Sa voix ne laissait transparaître aucune émotion. Une profonde irritation l’empêchait d’être vraiment heureux que tu reviennes sur tes propres paroles. Il ne parvenait à te cerner, jeune Winter, mais surtout, il ne parvenait à comprendre comment tu pouvais lui témoigner une telle gentillesse.

    « Je n’ai pas d’excuse. Tu as raison, je dois partir. Ma place n’est pas ici. »

    Il baissa encore plus la tête, fermant de nouveau les yeux, la pluie le trempant jusqu’aux os.

    « Je suis désolé, Winter... Je suis désolé d’être là, et qu’il soit mort. »
Non, je ne regrette pas. [Winter] EmptyJeu 11 Mar - 6:45
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

    Le loup noir frémit. Il était trempé, et son air vide et déchiré me serra le cœur.. Qu’avais-je fait ? Si j’avais du mal à oublier ses mots, il aurait du mal à oublier les miens, ce murmure.. Ce regard. Le sien, argenté, se posa sur mes rétines, et je savourai son éclat. Il se redressa, dans une posture presque agressive. Je lâchai ses yeux de Lune, et mes oreilles s’abattirent sur ma nuque.

      « Je ne comprends pas... », annonça t-il.

    Sa voix était lasse, vide d’émotion. Il ne comprenait pas.. Mais comment lui expliquer ? Comment lui dire qu’il avait pris de l’importance, que peu à peu le fils remplaçait le père à mes yeux ? Car même si ses actes avaient été des plus vils et lâches, tout en lui l’appelait à la reconnaissance, et la compassion. Il avait traversé bien plus d’épreuves qu’aucun membre de la meute, et vivre dans l’ombre comme il l’avait fait l’avait presque réduit lui aussi à l’état de souvenir. Mais peu à peu il se relevait, il avançait pas par pas, et je devais le soutenir. Parce qu’un jour.. Il deviendrait celui qu’il aurait du être depuis le départ.

      « Je n’ai pas d’excuse. Tu as raison, je dois partir. Ma place n’est pas ici. »

    Son museau frôlait la terre boueuse, et ses yeux se fermèrent. Mon cœur sembla s’arrêter de battre. La pluie se tut, l’orage disparut. Le paysage autour de moi devint aveuglant. Il n’y avait plus rien. Plus que Djamay, qui face à moi m’annonçait son départ. J’aurais voulu hurler. Après plusieurs secondes, la pluie reprit, peu à peu, avant de tremper de nouveau mes poils sales et gelés. La nuit refit surface, enveloppant la scène de son aura qui ce soir se voulait malveillante.

      « Je suis désolé, Winter... Je suis désolé d’être là, et qu’il soit mort. »

    Je reculai d’un pas. Ma respiration se fit difficile, mais je n’y prêtai aucune attention. Devais-je lui en vouloir ? Non, bien sûr. Je ne savais qu’elle aurait été ma vie, et la sienne, si Seven était resté à la tête de la meute. L’aurait-il tué de ses propres crocs ? M’aurait-il chassée, pour effacer mes erreurs, le vol de son enfance ? Oui, il l’aurait fait. Mais il n’en était plus question aujourd’hui. Il avait changé, il avait appris à écouter, mais ses actes et ses déceptions le rongeaient de l’intérieur. Je soupirai, la tête basse.

      « Je ne crois pas avoir le pouvoir de décider de ta place.. », murmurais-je.

    Le guerrier, le fils du roi, échappait complètement à mon contrôle. Et même s’il me respectait, et me laissait diriger la meute, sa meute, je savais parfaitement que tôt ou tard, la roue tournerait pour lui. Mes paupières se fermèrent, et mon souffle se dessina dans l’air glacé.

      « Reste, Djamay. »

    Je me détournai. S'il désirait partir, alors je ne voulais pas accepter son départ.
Non, je ne regrette pas. [Winter] EmptyJeu 11 Mar - 23:14
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

C'était sur une grande route, j'marchais là d'puis des jours
Voire des s'maines ou des mois, j'marchais là d'puis toujours
Une route pleine de virages, des trajectoires qui dévient
Un ch'min un peu bizarre, un peu tordu, un peu comme la vie.

    Tu détournes les yeux, et il est seul. Ses yeux pourtant te fixent dans un ultime espoir. Seulement, pour la dernière fois, revoir cet éclat qu’il aimait tant. Juste une fois, était-ce trop demander ? Tes oreilles se couchent contre ton pelage angélique, et un vide se forme au creux de son estomac. Tu ne le lui offriras plus. Aujourd’hui, il t’a perdue, et ce à jamais. Alors, petite Winter, ne le laisse pas vivre ainsi. Achève le de tes crocs d’Alpha, qu’il ait la mort qu’il mérite. Le grand mâle laissa la pluie le laver de ses actes, sans pour autant le débarrasser de ses remords. Tu es là face à lui, pourtant il comprend qu’il est seul. Que l’Alpha à qui tu avais succédé ne l’a jamais porté dans son cœur, et qu’à ton tour, tu lui fermais le tien.

    Ses derniers mots eurent enfin un effet sur toi. Tu reculas, refusant de croiser ses yeux d’argent.
Je ne crois pas avoir le pouvoir de décider de ta place...
    De nouveau, un mur lui tombe sur le crâne. Pourquoi être revenue, si c’était pour asséner de pareils mots ? Tu as tous les pouvoirs, jeune louve. Le pouvoir de le bannir, le pouvoir de lui enlever la vie. Il ne pouvait choisir par lui-même. Faire le choix de rester, en sachant que tu ne voulais pas de lui, ça n’avait pas de sens. Alors si, si tu avais le pouvoir de décider à sa place.
Reste, Djamay.
    Un frisson parcourut le corps d’ébène de Djamay. Puis une douce chaleur se propagea en lui, tandis qu’il cherchait frénétiquement à capter ton regard. Mais tu te détournes, et toute chaleur le quitte. Tu t’en vas, tu le laisses. Alors il bondis, trottant jusqu’à te barrer la route, son souffle chaud ébouriffant tes poils trempés, l’espace d’une seconde.

    « Puis-je espérer, Winter ? Puis-je croire qu’un jour, tu cesseras de me voir comme le traître de ta meute ? »

    Son regard te força à le fixer, au moins un moment. Juste le temps d’apercevoir que toute arrogance avait disparu de ses yeux argentés. Ils n’avaient plus l’ombre d’une émotion, seulement un vide intense, aussi calme que cette nuit était tempétueuse.

    « Sinon, je m’en vais. »

    Bravant les interdits, bravant chacune de tes barrières, il s’approcha de toi. Une nouvelle fois, il calle sa tête au creux de ton cou, et il savoure cet instant. Il savait qu’il n’aurait pas l’occasion de t’en voler d’autres, alors avant que tu le repousses, il savoure.

    « Tu es une grande louve, Winter. Tu n’aurais pas du me laisser en douter... »

    Il ne veut pas se dégager. Comme un enfant refusant de quitter la jupe de sa mère, il reste, jusqu’au moment où tu le repousseras.
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   


    Un pas, puis un autre. J'avançais lentement, ignorant si le grand loup noir m'avait quittée.. Des pensées brulantes poignardaient tout mon être, et mon esprit se battait de toutes ses forces contre la douleur. L'espoir m'avait abandonnée depuis longtemps. J'avais réussi à me faire une raison, à avancer la tête haute.. Avant qu'il n'apparaisse. Tout s'était alors écroulé, remettant en question mon existence même. Ma place. Mon rang. Un seul regard avait suffit à tout faire chavirer, et j'ignorais encore où je me dirigeais. Le soleil semblait m'avoir repoussée violemment, et la nuit s'était emparée de mon monde. Depuis ma montée en grade, j'avançais droit devant moi, entrainant sur mes pas toute la meute. Sauf que j'étais aveugle. Mais malgré ma cécité, je distinguais parfois un peu de couleurs.. A travers ses mots et son regard, l'avenir m'apparaissait clairement. Puis j'avais fini par décider. J'avais décidé de son avenir, et accepté le mien. Et jusqu'à ce soir, le futur m'était apparu clair. Jusqu'à ses mots.. Soudain, une présence m'arracha de mes réflexions. Le souffle chaud de Djamay me fit frisonner, alors que ses yeux argentés se plongeaient dans les miens.

      « Puis-je espérer, Winter ? Puis-je croire qu’un jour, tu cesseras de me voir comme le traître de
      ta meute ? »


    Les deux billes vitreuses qui s'offraient à moi n'exprimaient rien.

      « Sinon, je m'en vais. »

    Mes oreilles se plaquèrent sur ma nuque et un long soupire déchira le silence de la nuit. La pluie glacée nous trempaient avidement, mais je n'y accordai aucune importance. Rien n'avait plus d'importance que cet instant, que sa présence ici. Sa tête se cala au creux de mon cou inondé. Mes yeux se fermèrent, et le silence reprit ses droits. La voix du guerrier le brisa de nouveau, en un murmure pourtant suffisamment sonore pour vaincre les éléments.

      « Tu es une grande louve, Winter. Tu n’aurais pas du me laisser en douter... »

    Une fois encore, ses mots m'arrachèrent un frisson. Il y a quelque temps à peine, ma seule mort était son souhait le plus cher. Et aujourd'hui, il était là, son souffle brulant semblant recouvrir tout mon corps. Je ne le repoussai pas, et le temps avança sans nous. Après plusieurs secondes, ou plusieurs minutes, je m'écartai, plongeant mon regard d'azur au plus profond de ses rétines.

      « Je ne t'ai jamais considéré comme un traître, Djamay. J'étais.. Déçue. »

    Pas par lui, par moi. S'il avait su à quel point je me sentais faible en cet instant, il n'aurait eu aucun mal à réaliser ses projets. Le mot déçu n'était pas assez fort. Je m'en étais tellement voulu.. Je lui avais tout pris, et aujourd'hui il désirait partir.. Pour racheter mes erreurs.. Et la plus grande de toute n'avait qu'une solution possible. Mais celle là, je la tairais jusqu'à la fin et l'appliquerai dignement. Mais pas encore..
Non, je ne regrette pas. [Winter] EmptyMar 23 Mar - 23:57
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   


    Là, auprès de toi, il était bien. Mieux que jamais même. Malgré le vent, malgré la pluie torrentielle, malgré l’orage, il n’avait jamais été aussi bien. Dans son esprit, aucune pensée ne venait perturber ce bien être. Son corps tout entier s’abandonnait à toi, tu n’avais qu’à en faire ce que tu voulais. Il retrouvait auprès de toi ce dont il avait toujours manqué. Un peu de chaleur. Celle d’un père qu’il n’avait jamais eu, celle que Seven t’avait un jour donnée. Celle d’une louve qui représentait pour lui le monde, et tellement plus. Ne le repousse pas pour t’en aller ensuite, ne détruis pas tout ce qu’il venait de construire, tous ces espoirs qu’il avait posés sur toi. Laisse le croire, aussi naïvement qu’un louveteau, que tu ne le détestais pas autant que tu le lui avais montré. Il sent tes oreilles se plaquer contre ton pelage trempé, rendu sale par la pluie. Tu soupires, et son cœur se serre douloureusement, tandis qu’il refuse encore de céder. Mais tu sais, Petite Winter, qu’aujourd’hui il avait gagné un combat ? Il avait vaincu ses propres frayeurs, il avait abaissé ses barrières. Il avait obtenu de toi ce moment qu’il n’oubliera jamais, aussi éphémère et désespéré soit-il.

    Soudain, tu t’écartes, cédant ta place à un froid mordant, laissant un Djamay au cœur dégonflé d’une joie inconsciente et naïve. Comme si jusqu’alors, la tempête n’avait pas existé, comme si elle s’était brutalement réveillée, il se mit à frémir, de froid, ou d’autre chose.

    « Je ne t'ai jamais considéré comme un traître, Djamay. J'étais.. Déçue. »

    La terre tourna sous les pattes puissantes du mâle d’ébène. Son regard d’argent se perdit dans l’azur de tes yeux, et il lui sembla qu’il perdait pied. Ses poumons étaient étrangement contractés, il ne trouvait pas l’air dont il avait tant besoin. Ne lui dit pas ça, belle Winter. Ne lui dis pas que tu es déçue. Bien sûr, qu’il le savait. Mais l’entendre de ta voix était au-dessus de ses forces.

    - Je sais.. Je comprends..

    Il baissa légèrement la tête, ses yeux de lune s’éteignant dans la nuit mouvementée. Quelque chose en lui s’était brisée, tandis qu’il avait encore la parfaite certitude qu’il t’avait perdue. Il demeura silencieux pendant un long moment, alors qu’en lui, une rude bataille était sur le point d’être perdue. La colère monta en lui, cette colère qui faisait partie intégrale de lui, depuis de nombreux mois. Elle n’était jamais apaisée, juste dissimulée. Là, encore, elle allait éclater. Encore, Winter, tu allais en faire les frais.

    - Tu n’aurais pas du, Alpha..

    Il se tut, le temps qu’un coup de tonnerre succéda à ses mots. Il mit un certain temps à trouver les prochaines paroles, sachant qu’après cela, il n’aurait plus qu’une chose à faire, se laisser dépérir de honte, tout ego ou fierté l’ayant à jamais quittés.

    - Tu aurais du te méfier de moi, tu aurais du t’en aller quand je venais. Pourquoi ne m’as-tu pas repoussé comme je le méritais ? Tu le pouvais, tu es Alpha !

    Il leva alors les yeux vers elle, ses pupilles claires brillant d’une aura étrange.

    - Au lieu de ça, je me suis attaché à toi, sans même que tu ne t’en rendes compte. Quand tu n’étais pas là, tu occupais mes pensées. Non, pas que je pensais à ta mort. Mais je pensais à tes yeux, je pensais à ton pelage, je pensais à ta voix. Je pensais à tout ce qui était toi !

    Complètement perdu dans son délire, Djamay n’avait plus peur d’être ridicule.

    - Quand tu étais là, Winter, je n'arrivais même plus réfléchir..


Non, je ne regrette pas. [Winter] EmptyMer 31 Mar - 3:25
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   

    Djamay frémit de froid, alors que lentement je détournais la tête..

      « Je sais.. Je comprends.. », souffla t-il alors.

    Non, il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas mes mots.. Il ne voyait que ses erreurs, effaçant les miennes, les autorisant à passer au second plan. Mais c’était terminé. Un long silence pesa sur nous, désolant, déchirant. Il me semblait que jamais rien ne viendrais plus le briser. Sauf.. Sa voix.

      « Tu n’aurais pas du, Alpha.. », continua Djamay.

    Le tonnerre hurla violemment au dessus de nos têtes, alors que la pluie glacée continuait de s’abattre sur la terre devenue boueuse. Le froid dévorait jusqu’à mes os, mon souffle se dessinait dans l’air frais, mais je n’y songeai qu’à peine. Quelque chose m'avait interpellée, le regard de ce loup, perdu, dépité.

      « Tu aurais du te méfier de moi, tu aurais du t’en aller quand je venais. Pourquoi ne m’as-tu pas repoussé comme je le méritais ? Tu le pouvais, tu es Alpha ! »

    Ses pupilles trouvèrent les miennes, et s’y attachèrent avec force, contact qui paraissait le dernier.

      « Au lieu de ça, je me suis attaché à toi, sans même que tu ne t’en rendes compte. Quand tu n’étais pas là, tu occupais mes pensées. Non, pas que je pensais à ta mort. Mais je pensais à tes yeux, je pensais à ton pelage, je pensais à ta voix. Je pensais à tout ce qui était toi !
      Quand tu étais là, Winter, je n'arrivais même plus réfléchir.. »

    Le temps s’arrêta. Djamay n’était plus là. La pluie avait cessée. Je ne percevais qu’une seule chose : le vide dans mon cœur, et l’agonie de mon esprit. Qu’avais-je fait ? Moi qui croyait avoir réalisé le pire dans ma courte vie, je venais de découvrir la plus honteuse de mes erreurs. Car rien n’était si simple. Rien ne pouvait fonctionner comme on le désire, dans ce monde froid et terne. Il n’y avait pas de place pour les cœurs qui s’ouvrent, ni pour les joies ou même l’amour.. Rien. Ces sentiments délirants ne pouvaient survivre ici, et lorsqu’on les acceptaient, leur départ devenait une souffrance bien plus considérable alors qu’aucune autre sur terre. Et l’égoïsme m’empêchait de comprendre. Il rejetait ces mots.

    Telle une morsure brûlante, la pluie me tira de mes pensées, réduisant en poudre tout mon être. Mon cœur s’emballa, frénétique, et ma respiration se fit saccadée, incontrôlable. J’aurais voulu hurler, une mélodie d’adieux, puis fuir d’ici. Au plus loin. Ou mourir. Car jamais rien ne rachèterait ça, cette souffrance absolue que je lisais dans ses yeux. Secouant la tête, à la manière d’un louveteau, je plongeai mon regard paniqué sur les iris de Djamay, m’y ancrant profondément. Leur couleur de Lune me terrifièrent, m’attirèrent dans le même temps. Toutefois je m’en détachai, luttant pour les effacer de ma mémoire, consciente d’une bataille déjà perdue. Ma nuque se brisa vers le sol, et je me retournai, déchirée, les yeux brillants de douleur, de désespoir, et d’une haine infinie. Quelle atrocité étais-je pour agir de la sorte ?

      « Je suis désolée, Djamay..», annonçais-je.

    La voix tremblotante, le regard vide, mort, je pris la direction de la forêt, sans un regard, ignorant si un jour je recroiserai le sien.
    Esquivant à toute allure les arbres et racines, trébuchant trop souvent pour réellement comprendre, j’avançais au hasard, fuyant comme une proie fuit les mâchoires du loup. Les poils noircis de boue, les yeux humides de pluie, je traçais sans plus me soucier de rien, mis à part la mort qui bientôt me prendrait.
Non, je ne regrette pas. [Winter] EmptyMer 31 Mar - 4:27
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Sujet: Re: Non, je ne regrette pas. [Winter]   


    Ton silence noua chacun des muscles du puissant mâle sombre, dont la situation commençait à être insupportable. Il attendait, avec une impatience à peine camouflée, une réaction de ta part. Rien, tu te contentais de le regarder, de chercher peut-être au fond de ses yeux une lueur de malice ou d’arrogance. Quelque chose, peut-être, qui te ferait comprendre qu’il n’était pas sérieux. Mais dans les yeux de Djamay, seule la sincérité te répondait. La sincérité, et une angoissante chaque seconde plus grande, jusqu’à le consumer d’une honte sans précédent. Si seulement il avait pu remonter le temps, si seulement il avait pu ne rien dire de tout cela. Si seulement, il lui arrivait de réfléchir, avant d’ouvrir la gueule. Si seulement.. Mais il était réduit à rester là, en face de celle qui était son Alpha, mais qui était aussi bien plus..

    Quelque chose dans tes yeux frappa Djamay de plein fouet, dont déjà, le regard se décomposait. Il avait l’impression que tout lui tombait sur la tête, à l’image du mur de pluie qui descendait droit des cieux.

    « Je suis désolée, Djamay..»

    Le mâle d’ébène restait immobile, parfaitement silencieux. Ses yeux d’argents te fixaient toujours, mais ils ne te regardaient pas. Le mâle d’ébène n’était plus là. Son esprit voguait à des lieues de là, dans un monde parallèle, noir, étouffant, sans pensée, sans vie. Un vide profond avait pris place en lui. A l’intérieur, il ne restait rien que des cendres, tout était mort.

    Tu t’en vas, mais il ne te voit plus. Il est seul avec lui-même, bêtement planté dans une plaine trop grande, dans un monde trop vaste. La pluie lui fouettait la tête et les flancs, mais il ne la sentait plus. Il était pétrifié dans la nuit glaciale, au milieu d’un orage qui n’en finissait jamais.

    « Winter... »

    Ton nom, dans la nuit, l’accompagnerait jusqu’à la fin. Il n’avait plus rien. Il ne se connaissait plus, il avait perdu ce qui le rattachait à ce monde. A cet instant, il n’était plus qu’un louveteau courant entre les pattes de son père, adressant des regards timides à une petite louve au pelage blanc.

    « Winter. »

    Répétant une nouvelle fois ton nom d’une voix fantomatique et semblable à un murmure, il se coucha lourdement sur le sol glacial, laissant le froid lui mordre les muscles, la pluie lui glacer les os, et la mort lui rire au nez.


    [ The end ? ]
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